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mercredi 31 juillet 2013

Les États-Unis réécrivent leur histoire économique en changeant leur mode de calcul du PIB


Richesse nationale

Les États-Unis réécrivent leur histoire économique en changeant leur mode de calcul du PIB

Copyright Reuters
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Depuis juillet, les États-Unis ont une nouvelle méthode pour calculer leur PIB qui prend en compte notamment la recherche et le développement. Le premier chiffre de la croissance du PIB calculé sur la base de cette nouvelle méthode sera dévoilé mercredi. Il pourrait bien surprendre.
Cela avait été annoncé fin avril. Ce sera effectif dès mercredi. Les États-Unis ont adopté en juillet une nouvelle norme comptable pour calculer leur PIB. De quoi faire gonfler leur richesse nationale de l'équivalent d'un pays comme la Belgique, soit 3% de plus. Notamment en incluant des richesses immatérielles. Explications.
  • Mieux prendre en compte les investissements
Les dépenses liées à la recherche et développement sont désormais prises en compte dans le calcul du PIB en tant que capital investissement, alors qu'elles étaient comptabilisées auparavant comme coûts de production. Ce changement est loin d'être anodin. A lui seul, il permet de relever de 2% le PIB américain pour l'année 2007, année de référence de la nouvelle méthodologie. Cette nouvelle méthodologie aura par ailleurs pour effet secondaire de gonfler les résultats des entreprises car elle ne placeront plus leurs dépenses de R&D dans les coûts.
La même logique sera appliquée aux produits culturels comme par exemple la production cinématographique d'Hollywood. Là encore la logique est de dire que si la production représente un coût sur le plan comptable l'année de sa réalisation, l'objet qui en est issu, à savoir le film, lui, rapporte pendant des années grâce aux royalties. Avec la nouvelle méthode, les 70 milliards de dollars dépensés en 2007 dans la production artistique seront donc intégrés au PIB.
D'autres modifications permettant d'avoir une meilleure image de l'état du système de retraite ou de prendre en compte les frais de mutation lors des transactions immobilières auront elles aussi un impact sur le PIB américain.
  • Une nouvelle photographie de l'économie américaine depuis 1929
Afin de permettre des comparaisons exhaustives, le Bureau of Economic Analysis (BEA), l'Insee américain, a prévu de recalculer le PIB de chaque année depuis 1929 avec la nouvelle méthode. Cela devrait notamment avoir une influence sur le ratio dette publique / PIB puisque le montant de la dette ne changera pas, mais que le montant du PIB lui oui. Selon les informations du Financial Times, le ratio devrait baisser de deux points de pourcentage pour atteindre 73% du PIB en 2012.
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L'autre conséquence, ponctuelle celle-ci, est que le BEA dévoilera mercredi une première estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre bien supérieure aux attentes des prévisionnistes. On s'attend pourtant à un important ralentissement, notamment à cause des coupes automatiques dans les dépenses publiques imposées par les républicains qui doivent coûter entre 0,5 (selon le FMI) et 1,5 point (Ben Bernanke) de croissance au pays en 2013. Le consensus des économistes table sur 1,1% de croissance en rythme annualisé avec l'ancienne méthode. Mais si la croissance de la production ralentit, ce n'est pas le cas du revenu national brut, la nouvelle base de calcul qui intègre la R&D et les royalties. L'annonce de mercredi devrait donc invalider les pronostics des économistes.
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